Chirurgie mini invasive des hémoroïdes : ligature sous doppler et mucopéxie (HAL-RAR)
Rationnel physiopathologique
En ligaturant les artères hémorroïdaires repérées, on affaisse les hémorroïdes en faisant y chuter l’afflux de sang. Cette chute de pression entraînerait une rétractation des hémorroïdes.
La mucopéxie permet de ligaturer l’excès de muqueuse et de fixer le tissu muco-hémorroïdaire à la paroi rectale.
Indications
L’indication globalement retenue est la maladie hémorroïdaire de grade 2 et 3 se manifestant par des rectorragies, des douleurs.
Le caractère mini invasif de la technique incite à la proposer en première intention aux patients ayant une incontinence anale ou à risque d’en décompenser une (antécédent d’accouchement traumatique, de chirurgie de fistule)
Technique
On utilise un rectoscope à usage unique dédié équipé d’un transducteur doppler inclus dans sa paroi et d’une ouverture latérale pour pouvoir réaliser la ligature.
Le repérage des vaisseaux grâce à la sonde doppler qui émet un signal. Il est alors possible de ligaturer l’artère. Huit à neuf branches artérielles sont repérées puis ligaturées.
La durée moyenne d’intervention en cas de ligature artérielle doppler guidée est de 20 à 30 mn.
En cas d’intervention de type RAR, on remonte les paquets hémorroïdaires toujours procidents.
La durée moyenne d’intervention en cas de mucopéxie associée est de 40 à 60 mn.
Complications
Les complications sont rares avec essentiellement des douleurs minimes en cas de ligature et modérées lorsqu’une mucopéxie y est associée. Elles répondent en général au paracétamol associé aux AINS. Aucun soin anal ni rectal n’est utile.
Le geste peut-être réalise en ambulatoire avec une reprise des activités rapide (un à trois jours). On conseille d’éviter le port de charges lourdes les 6 semaines qui suivent le geste.
Il faut recontacter rapidement son chirurgien en cas de fortes douleurs ou de rectorragies.
Résultats
Les études ayant un suivi de 3 à 5 ans montrent une efficacité de 88 à 96% pour les rectorragies et 73 à 92% pour les prolapsus.
La satisfaction des patients va de 89 à 94% et plus de 90% des patients opérés referaient la même intervention si besoin
En cas d’échec ou de récidive, toutes les techniques instrumentales ou chirurgicales sont possibles.
Cette technique ouvre l’éventail des possibilités chirurgicales et offre un traitement personalisé de la maladie hémorroïdaire. Une fois informé des limites de la technique, du risque de résultat incomplet et de récidive, le patient doit pouvoir choisir entre un geste radical (et ses complications) et un geste mini invasif, peut-être moins efficace, mais suffisant pour répondre à sa demande.